Depuis près de 1000 ans, le Mont Saint-Michel est un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés de l’Occident, tout comme le sont Saint-Jacques de Compostelle, Jérusalem et Rome. Des hommes, des femmes, des enfants rejoignent à pied le Mont Saint-Michel, par des routes appelées « chemins de Paradis ».
De nombreux chemins historiques jalonnent ainsi l’Europe, en provenance d’Angleterre, de Belgique ou encore d’Italie : l’un des plus longs (1 800 km !) provient du Mont Gargan, au sud de l’Italie, depuis la grotte sacrée de Monte Sant’Angelo, premier sanctuaire européen dédié à saint Michel.
L’association Les Chemins du Mont Saint-Michel
Créée en 1998, l’association « Les Chemins du Mont-Saint-Michel » s’attache à retrouver, réhabiliter et promouvoir les anciennes voies de pèlerinage menant vers le célèbre sanctuaire normand consacré à saint Michel..
Ces recensements permettent à l’association d’étendre le réseau des chemins de saint Michel à d’autres pays européens et de renouer les liens unissant le Mont aux grands sites dédiés à l’Archange Michel en Europe, dans tous les territoires traversés par ces itinéraires légendaires.
Les pèlerins d’aujourd’hui, animés plus souvent par l’envie d’un moment d’évasion ou de ressourcement personnel sur un itinéraire de randonnée historique, trouvent auprès de l’association des guides et des conseils pour réussir leur cheminement :
Site internet : www.lescheminsdumontsaintmichel.com
Le Mont-Saint-Michel en Normandie – Monte Sant’Angelo en Italie
Monte Sant’Angelo, forte d’environ 13 000 habitants, est située dans la région des Pouilles dans le sud de l’Italie. Cette ville italienne abrite l’un des plus célèbres sanctuaires dédiés à l’archange saint Michel sur le monte Gargano (mont Gargan). Il attire chaque année entre 1,5 et 2 millions de pèlerins.
Selon la légende, Aubert (évêque d’Avranches), fit construire au VIIIème siècle, le premier sanctuaire (de forme circulaire) en l’honneur de saint Michel, sur le mont Tombe en s’inspirant de la grotte du mont Gargan. Il y a fait rapporter des reliques de saint Michel.
Depuis leurs fondations respectives, des liens unissent désormais les sanctuaires italien et le normand. L’Archange étant apparu dans ces deux sites, le maire Italien de Monte Sant’Angelo a donc souhaité un rapprochement entre ces deux lieux dédiés à l’Archange. Le 5 mai 2019, un pacte de jumelage a donc été signé entre les deux villes afin de permettre la mise en oeuvre de projets culturels et touristiques concrets et de favoriser les échanges européens.
Michelets, miquelots, pastoureaux… quels drôles de surnoms !
Les pèlerins du moyen-âge portaient de nombreux surnoms, que nous retrouvons toujours aujourd’hui dans notre quotidien. Ainsi, le michelet d’antan a donné son nom à de nombreuses familles françaises : Michel, Michiel, Michelet, Michelin, Michelon, Le Michel… qui ont bien souvent une coquille sur leur blason.
Rabelais dans Gargantua les surnomma micquelots, et en fit manger 6 en salade par le géant au chapitre 38 : « … les emporta au gouffre de son estomach; toutesfoys, saultans avec leurs bourdons, comme font les micquelotz, se mirent en franchise l’orée des dentz. »
Aujourd’hui, les pèlerins font tamponner leur « carnet du miquelot » à chaque étape de leur voyage pour attester de leur pèlerinage. À l’Office de Tourisme intra-muros du Mont Saint-Michel, chaque miquelot peut faire tamponner son carnet en reconnaissance de son passage par ce haut lieu de pèlerinage.
Les pastoureaux et pastourelles étaient ces enfants ou adolescents qui, seuls et au péril de leur vie, entreprenaient ce pèlerinage portés par une foi immense. De nombreux villages et lieux-dits portent désormais leurs noms.